Tech Talk: les étudiants prennent la parole (Jour 3)
16 juillet 2015

Tech Talk: les étudiants prennent la parole (Jour 3)

 

Chaque soir, les étudiants partagent, opposent et comparent leurs idées novatrices lors des Tech Talks qui viennent clôturer les courses. Rencontre avec 3 équipes de cette seconde édition de l'HYDROCONTEST: Ecole Centrale Paris (France), SUPMECA Toulon (France) et l'Universidade Federal de Pernambuco (Brésil).

L’équipe d’amis au pied marin de Centrale Paris était à la recherche d’un beau projet d’études quand l’un d’eux a découvert il y a plus d’un an l’HYDROCONTEST au détour d’une régate. Le projet a alors sérieusement commencé en janvier, avec l’idée de construire un bateau stable, simple mais efficace, qui pourrait poser les bases d’un projet plus ambitieux et innovant en 2016. En effet, ces ingénieurs généralistes préféraient commencer par un projet solide et de long terme plutôt que de prendre trop de risques avec par exemple de l’hydrodynamique ou de la simulation. Plutôt que de choisir entre un prototype polyvalent ou deux prototypes, les centraliens ont choisi de travailler avec une carène unique mais extrêmement modulable. Pour le « Transport Léger » les coques ressemblent à des planches de surf, permettant au bateau de planer à l’image des Imocas. Pour la catégorie « Transport de Masse », ces planeurs laissent place à des coques très effilées avec un minimum de surface mouillée pour accompagner la torpille centrale.

Alors que la version légère a pu être testée clandestinement sur l’étang d’un parc de la région parisienne, la configuration lourde n’a fait ses premiers essais qu’à l’arrivée de l’équipe sur le lac Léman. Et le pari de la stabilité semble pour l’instant tenu : on attend avec impatience les innovations qu’apportera l’équipe 2016, déjà presque formée et en tous cas très impatiente de prendre le relai.

 

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C’est grâce à leur team manager, mordu de voile et d’innovation, que l’équipe Hydro Sharks de Supméca Toulon s’est rassemblée autour du projet HYDROCONTEST 2015. Les toulonnais ont travaillé d’arrache-pied dès le mois de février en parallèle de leurs études pour se lancer dans l’aventure et profiter d’une expérience terrain qui enrichirait leur formation théorique. Les étudiants se sont imprégnés de l’esprit de la compétition et des prototypes de la 1ère édition avant de choisir de jouer la carte de l’innovation mécanique en proposant un trimaran avec une disposition de coques originale – la coque centrale en arrière des deux flotteurs latéraux, permettant de concourir dans les 2 catégories. Les calculs de flottabilité ayant été effectués à Toulon sur les bases d’un bateau en composite plus léger que celui finalement construit en bois, l’équipe a adapté ses coques selon le principe de la poussée d’Archimède : en ajoutant un volume significatif de polystyrène – composant ultraléger – sous les coques, le volume immergé de ces dernières permet de soulever davantage le bateau pour une masse quasi-identique. Encore un exemple de l’ingéniosité nécessaire pour concourir à l’HYDROCONTEST.

Pour ces étudiants d’école de mécanique générale, les limites se sont faites sentir principalement en hydrodynamique, en architecture navale et en électronique tout au long de la conception et de la construction. Ce manque sera certainement comblé avec la relève en 2016, puisque Supméca Toulon fusionnera d’ici-là avec un établissement proposant une formation orientée ingénierie maritime et architecture navale. Dès septembre, l’équipe 2015 souhaite initier la transmission de flambeau pour voir leur école briller l’an prochain – espérons qu’ils leur feront part de tous leurs conseils, y compris en matière de logement gratuit en Suisse.

 

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Après une première participation en 2014, quelques membres de l’équipe de Pernambuco ont fédéré des amis du cours d’ingénierie navale pour construire un tout nouveau bateau pour l’HYDROCONTEST 2015. En comparant les différents prototypes présentés en 2014, les Brésiliens ont fait le choix d’un catamaran, a priori plus stable qu’un monocoque. L’ingénieure chimique de l’équipe souhaitait apporter son expertise en composite et autres matériaux, mais le manque d’infrastructure et de moyens ne lui a pas permis d’effectuer les tests nécessaires : peut-être que l’équipe 2016 trouvera une solution pour utiliser des matériaux recyclables. Côté mécanique, ils ont choisi d’améliorer les servo moteurs de l’année dernière, pas assez puissants pour faire tourner le safran, grâce à un système d’engrenage qui amplifie le couple en sortie. C’était la meilleure solution pour respecter les contraintes budgétaires du projet.

En attendant, la force de Pernambuco est clairement son esprit d’équipe, qui permet aux étudiants de compenser leur manque de chance, à commencer par l’arrivée très tardive de leur bateau, et d’être fiers de toutes les améliorations apportées à leur projet depuis l’année dernière.

 

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